Takanohana reprend goût à la vie hors du dohyô

par JACK GALLAGHER - The Japan Times: 7 Mars 2003

retrouvez l'interview en anglais sur le site du Japan Times, rubrique sport :
http://www.japantimes.co.jp/sports.htm

 

Le yokozuna Takanohana, récemment retiré des dohyô, était l'idole du monde du sumô pendant les années 90 et son départ de ce sport tôt cette année laisse beaucoup d'interrogations sur son évolution.

Avec son frère aîné Wakanohana (un autre ancien yokozuna), il formait la paire de base de la puissante écurie Futagoyama, qui domina le sumô pendant une grande partie de la dernière décade.

22 fois vainqueur de la coupe de l'Empereur, Takanohana, âgé de 30 ans, est devenu oyakata (maître d'écurie) et devrait reprendre la direction de l'écurie Futagoyama après son père.

Japan Times : Maintenant que vous êtes officiellement à la retraite, comment voyez-vous le futur ?

Takanohana : Je souhaiterais que le public mondial ait plus d'occasions de connaître le sumô.

JT : Depuis de nombreuses années, vous êtes vu comme le symbole stoïque du sumô, mais vous vous êtes découvert récemment. C'est votre personnalité naturelle qui ressort ?

T : Depuis que je ne combat plus du tout, j'ai du temps de libre et une chance de réfléchir à d'autres choses.

JT : Vous semblez très détendu maintenant.

T : Je le suis (rires)

JT : Essayiez-vous de paraître stoïque et strict lorsque vous étiez en activité ?

T : La compétition dans le sumô est très dure. Je me suis forcé à être dur et résistant. Maintenant je me suis libéré de cette dureté.

JT : Pouvez-vous décrire le stress qui vous a habité ces deux dernières années, quand vous étiez le plus souvent sur la touche à cause de blessures ?

T : J'ai été opéré pour mon genou droit. J'espérais que le temps résoudrait mes problèmes et j'ai continué à travailler dur tous les jours. Mais cela a pris plus de temps que je ne pensais pour pouvoir m'en sortir. Je n'avais pas de problèmes pour faire des mouvements normaux, mais les gestes nécessaires dans le sumô sont une autre affaire. Vous devez pouvoir encaisser des chocs violents, bouger latéralement et vous tordre. Vous devez être dans une condition physique parfaite. C'est pourquoi j'avais décidé de ne pas combattre avant que mon genou droit soit suffisamment en forme.

JT : ça du être une période difficile lorsque vous ne pouviez pas combattre.

T : c'est vrai. Mais j'ai eu aussi d'autres blessures qui se sont guéries tout le long de ma carrière dans le sumô. Je pense que c'était le bon moment pour faire une révision complète.

JT : Sentiez-vous la pression pour revenir rapidement ?

T : Je pensais que je devais retourner combattre le plus tôt possible. Mais ce n'était pas de la pression.

JT : Comment vous sentez-vous physiquement maintenant ? Devez-vous faire un peu plus de rééducation pour votre genou pour suivre une vie normale ?

T : Pour avoir une vie normale, je n'ai pas de problèmes du tout.

JT : Après votre blessure malchanceuse pendant le Natsu Basho 2001, vous avez eu besoin d'une opération de chirurgie importante sur votre genou droit pour réparer les ligaments. Vous avez choisi de faire cette opération en France, au lieu des Etats-Unis comme beaucoup d'athlètes japonais le font. N'avez-vous pas pensé à une autre solution pour la suite de votre traitement ?

T : d'abord, j'ai essayé beaucoup d'hôpitaux au Japon et vu de nombreux docteurs. J'envisageais à ce moment-là d'aller à l'étranger pour réparer mon genou, mais je ne savais pas où aller. Au début, je pensais aller aux Etats-Unis, mais un ami japonais qui vit à Paris depuis longtemps m'a dit qu'il connaissait un spécialiste du genou et m'a recommandé d'aller à Paris. Lorsque j'ai rencontré le docteur à Paris, et que j'ai vu ses yeux, je n'ai pas perdu de temps à le choisir (pour mon opération).

JT : Avez-vous pensé à tester quelque chose d'autre ?

T : Jamais (rires), je ne remet jamais ma décision en cause. Ça doit être ma personnalité (rires).

JT : Vous avez eu de mémorables combats pendant votre carrière, y compris celui contre votre frère, Wakanohana, pour le yûshô du Kyushu Basho en 1995 lors du dernier jour en match de play-off, et votre victoire sur Musashimaru un jour après votre blessure au Natsu Basho 2001. Pouvez-vous nous parler de ces deux combats et d'autres qui restent présents dans votre mémoire ?

T : Le combat contre Wakanohana est particulièrement remarquable. Mon frère et moi étions tous les deux dans notre meilleure forme physique à ce moment-là et ce fut un grand combat dans ma carrière. Etre sur le dohyô avec mon frère a été la chose la plus impressionnante (que j'ai vécu).

JT : Ce fut la seule fois que vous avez combattu votre frère dans un tournoi officiel. Les fans voudraient en savoir plus. Que pensiez-vous alors ?

T : Cela aurait été fabuleux si nous avions combattu l'un contre l'autre plusieurs autres fois. Mais nous n'avons pas eu cette chance. Une seule fois dans notre carrière.
Vous savez, ainsi va la vie (rires).

JT : Et le combat contre Musashimaru dans le Natsu Basho 2001. Il a aggravé votre blessure , n'est-ce pas ?

T : C'était ma faute si je m'étais blessé le 14°jour. Donc, je n'avais d'autre choix que de combattre.

JT : Pensez-vous que ce combat a raccourci votre carrière ? N'étais-ce pas une erreur de combattre en dépit de cette blessure ?

T : C'était la bonne décision.

JT : Etait-ce l'esprit de combat du lutteur sumô qui vous a incité à combattre ou votre responsabilité en tant que yokozuna ?

T : Ce n'était pas de ma responsabilité de yokozuna, je dirais que c'était mon esprit de combat.

JT : D'autres combats reviennent à votre pensée ?

T : Le combat contre Akebono dans le dernier jour du Kyushu Basho 1994 (lorsque Takanohana battit Akebono pour gagner le tournoi avec un score de 15 victoires -0 défaites) quand j'ai conclu ma promotion de yokozuna. Et chaque combat que j'ai gagné pour ma promotion de makushita à jûryô, puis de jûryô à makuuchi sont aussi très vivant dans ma mémoire.

JT : Que dire sur le combat contre Chiyonofuji au Natsu Basho 1991 ?

T : Quand j'ai commencé le sumô professionnel, Chiyonofuji était déjà un des plus grands yokozuna de tous les temps. Je pouvais difficilement m'imaginer que je le combattrai. Je me suis retrouvé sur le dohyô comme si j'étais avec un personnage incroyable, imaginaire. Dans un sens, c'est plus qu'un souvenir.

JT : Deux jours après votre victoire sur lui, Chiyonofuji prenait sa retraite. N'avez-vous jamais espéré combattre contre lui de nouveau ?

T : Je n'y ai jamais pensé. J'étais juste très reconnaissant et j'aurais voulu le remercier de m'avoir combattu.

JT : Votre départ du monde du sumô a fait encore plus de bruit que la retraite de Shigeo Nagashima du monde du base-ball en 1974. Il semble y avoir un grand sentiment d'anxiété quant à savoir quel lutteur japonais émergera pour prendre votre place en tant qu'idole de ce sport. Quel est votre sentiment là-dessus ?

T :Je pense que les lutteurs japonais peuvent être plus forts. En regardant en posteriori l'histoire du sumô, j'ai l'impression que nous allons avoir une période où les lutteurs japonais devront être plus fort. Actuellement, aucun yokozuna n'est japonais. Mais je pense que les deux montent sur le dohyô avec l'âme japonaise au fond de leur cœur. Même les lutteurs étrangers l'ont. Donc, les lutteurs japonais doivent avoir plus de fierté. Et si ils ont de bonnes performances sur le dohyô, ce sera fabuleux pour le sumô.

JT : Etes-vous en train de dire aux lutteurs japonais de se souvenir de leur âme japonaise ?

T : Non. Ils ont tous déjà une âme japonaise. Mais vous pouvez apprendre des tas de bonnes choses des gens d'autres pays. Si vous ajoutez ces choses à votre âme japonaise, vous pouvez mieux faire ce qui vous valorise, et le nombre de personnes regardant le sumô augmentera.

JT : Beaucoup d'observateurs pensent que le sumô aura du mal à retenir l'intérêt après votre retraite. Avez-vous quelques idées sur comment le sumô peut attirer de nouveaux fans dans les années à venir ?

T : Il est très important de développer les évènements et les attractions pour les enfants. Alors, les parents et les grands-parents seront attirés eux-aussi.
Si vous pouvez unir les générations, vous pouvez créer de très bonnes choses.

JT : Pensez-vous que le sumô peut être mieux promu et " marketé " à la fois au Japon et à l'étranger ?

T : Avec l'aide des médias, nous aimerions faire du sumô un sport majeur - comme les jeux olympiques ou la Coupe du Monde - que beaucoup de gens veulent suivre.
Mais quand vous observez le sumô en tant que sport, on ne peut pas dire qu'il devrait se situer parmi les sports les plus populaires du monde. Par exemple, il y a des nations qui respectent leurs propres sports traditionnels. Nous devons penser comment le sumô peut gagner de la popularité dans ces pays.

JT : Que pensez-vous de l'organisation actuelle de six tournois par an ? Pensez-vous qu'il y en a trop ou que c'est le bon nombre ? 4 tournois ne serait-il pas mieux ?

T : C'est difficile à dire (rires), mais nous avons des jungyô ( exhibitions locales) en plus des tournois ; c'est pourquoi je dirai que l'organisation actuelle est difficile (à suivre pour un lutteur).

JT : Chaque année, la moitié des tournois se déroulent à Tokyo. Pensez-vous que d'autres villes, comme Sapporo et Hiroshima, pourraient avoir une chance d'accueillir leur propre tournoi chaque année ou tout les deux ans, juste pour donner au sport plus de couverture ?

T : Je voudrais vraiment que les gens visitent le Ryogoku Kokugikan (le stade de sumô de Tokyo) et qu'ils sentent comme c'est fort. Quand le tournoi se tient à l'extérieur de Tokyo, nous devons utiliser un gymnase. Il est significatif d'organiser un tournoi à l'extérieur, mais je veux que les gens aillent voir le sumô au Kokugikan. Quand vous entrez au Kokugikan, vous ressentez l'atmosphère unique et spéciale de ce lieu. Si la Nihon Sumo Kyôkai réservait des places pour certaines préfectures, ce serait mieux. Là, ils peuvent voir du sumô de très prés. Malheureusement, les gymnases n'ont pas cette atmosphère qui règne au Kokugikan. Les gens peuvent profiter de cette atmosphère qu'ils ne retrouveront jamais à la télévision ou à travers d'autres médias. Nous devrions aussi nous occuper plus des enfants. Si nous le faisons, plus de gens viendront au Kokugikan voir le sumô.

JT : Que pensez-vous des tournois-exhibitions qui sont organisés à travers le monde pour présenter le sumô ? Valent-ils vraiment la peine ?

T : C'est de grands évènements. Si on considère les échanges culturels et personnels, par exemple, entre le Japon et les Etats-Unis, ce serait vraiment fabuleux d'avoir plus d'opportunités comme ceux-là. Je suis allé à San Jose (Californie), Vancouver, Paris, en Australie, en Autriche, en Espagne, en Allemagne et au Brésil pendant ces tournées.

JT : Que ressentiez-vous d'être à l'étranger en tant que lutteur de sumô ?

T : L'expérience la plus impressionnante s'est passée lorsque je suis allé au Brésil. Il y a beaucoup d'immigrants venant du Japon là-bas. Ils regardaient avec des larmes dans les yeux et applaudissaient nos lutteurs. Ce n'était pas seulement quelques personnes, mais le gymnase tout entier. A ce moment, j'ai réalisé que le sumô est une part de l'âme japonaise. Et à cause de ça, j'ai senti que nous avions besoin de donner le nagomi (la paix de l'esprit, la guérison) à tous les gens qui regardent le sumô. Le sumô est un sport très dur. Mais lorsque nous montrons seulement l'aspect le plus dur du sumô, les gens le ressentent durement. Même pour les japonais, c'est difficile de comprendre la dureté du sumô. Mais nous voulons donner aux étrangers l'opportunité de voir du sumô le plus possible

JT : Vous venez d'une famille de sumô, avec votre père qui été ôzeki et votre oncle yokozuna. Quand vous étiez jeune, à quels sports vous intéressiez-vous ?

T : J'aimais tous les sports. J'aimais le base-ball et le foot. J'avais l'habitude de jouer au base-ball et au foot quand j'étais enfant, parce que je pouvais y jouer avec les copains. Je jouais aussi au menko (jeu de cartes d'enfants ).

JT : Quel trait de caractère est le plus important à avoir pour un lutteur de sumo ?

T : Faire les choses de toutes ses forces. Vous pouvez vaincre vos faiblesses en utilisant ce que vous faites le mieux. Cela s'applique à la fois au physique et au mental.
Aucun de ces deux points ne doit manquer. L'aspect mental est une chose et l'aspect physique en est une autre. Vous ne pouvez combattre sur le dohyô que si les deux sont unis. Ni l'un ni l'autre ne doit être plus fort que l'autre. C'est difficile de définir la part de chacun. De temps en temps, vous êtes plus fort mentalement que physiquement, et d'autres fois, vous êtes faible mentalement mais vous bougez bien. Le meilleur est lorsqu'on est à 50/50. Mais c'est très dur pour un être humain. C'est le problème.

JT : Pouvez-vous nous présenter la journée type du lutteur de sumo pendant un tournoi ? Le schéma est-il le même pour un yokozuna ?

T : Nous nous levons à 4 ou 5 heures du matin. Notre entraînement finit avant midi. Après le déjeuner, nous travaillons chacun individuellement. Certains lutteurs font de la musculation et d'autres des shiko. Les yokozuna suivent le même schéma de travail.

JT : Vu de l'extérieur, la vie du lutteur de sumô semble être à sens unique. Aviez-vous le temps de suivre les évènements de tous les jours pendant votre vie de lutteur ?

T : Fondamentalement, nous pensions sumô tout le temps.

JT : Aviez-vous du temps pour d'autres occupations ?

T : J'avais peu de temps : par exemple, j'allais rarement jouer au golf, sport que j'aime. Quand vous passez votre temps à d'autres occupations, vous utilisez votre énergie physique. Je pensais que si je n'utilisais pas cette énergie pour autre chose, je pourrais la garder pour le sumô. J'aime écouter de la musique tous les jours. En parlant d'occupations, j'aime me promener en ville. Avant d'être à la retraite, c'était un peu dur parce que je portais un kimono et des setta (sandales japonaises). Lorsque nous nous promenions avant, nous attirions l'attention parce que nous étions lutteurs de sumô. Maintenant, je peux me promener et regarder la ville de la même façon que les gens normaux.

JT : Vous avez mentionné la musique. Avez-vous un artiste favori (japonais ou international) ?

T : J'écoute tous les types de musiques, mais en ce moment, j'adore écouter de la musique relaxante. Je fais ça à la maison.

JT : Vous avez votre propre fils maintenant. Quelles sont vos réflexions quant à son futur engagement dans le sumô ?

T : Maintenant, tout le monde a la liberté de choisir son occupation et il y a une grande variété de choix. Mon fils a grandi en regardant son père combattre à la télévision. Aussi, en m'applaudissant, le sumô est devenu une part de sa vie. Il peut faire ce qu'il veut et je souhaite que ce soit un avantage pour lui. Je ne le forcerai pas à être un lutteur de sumô. Il aime jouer à l'école. Il ne fait aucun sport particulier à l'heure actuelle.

JT : Pouvez-vous nous dire quels sont les personnes que vous admirez dans le monde du sport hors du sumô, ou dans d'autres mondes, et pourquoi ?

T : J'ai sauté dans les bras du sumô parce que j'admirais mon père. C'est toujours le cas.

JT : Avez-vous une phrase ou une citation favorite ? Des mots que vous vivez tous les jours ?

T : Je veux être pur tout le temps. Je veux être pur dans ma vie, pour les gens et pour le sumô. La pureté est très importante pour combattre en sumô.

JT : Avez-vous déjà eu peur sur le dohyô ?

T : J'étais très nerveux lors de mon tout premier combat (rires). Bien sûr, chaque fois que je combattais, j'étais nerveux, mais j'ai emmagasiné plus d'expérience, et j'ai appris à la surmonter. La peur ? Je pense que j'avais peur aussi, au départ. Je sentais mes jambes trembler. Je l'ai surmonté en faisant de la relaxation.

JT : Que pensez-vous du fait que les femmes ne soient pas admises sur le dohyô ?

T : Il y a de sérieuses discussions à la Nihon Sumo Kyôkai à ce sujet. Les chocs violents ont leur place dans le sumô et il peut arriver que vous mourriez en vous cassant le cou. Dans le sumô, nous avons ces contacts violents tous les jours. Nous ne pouvons pas amener les femmes sur cet endroit dangereux qu'est le dohyô .
Dans le sumô, il est dit que les hommes ou les lutteurs doivent défendre les femmes. Mais traditionnellement, nous ne l'exprimons pas. Nous n'avons jamais parlé de ça.
Un lutteur de sumô est un guerrier. Sur le dohyô, nous vomissons du sang et nous nous blessons. Les femmes sont si nobles et combattre est une affaire d'homme. C'est la version japonaise de " les femmes d'abord ".

JT : C'est de la discrimination envers les femmes ?

T : Non. Les hommes ne peuvent pas amener les femmes sur le dohyô parce que c'est un espace de combat.

JT : Pourquoi pensez-vous que le sumô est si important au Japon ?

T : Parce que le sumô est un symbole de force. La force de combattre et de défendre les femmes. C'est une réflexion courante dans le monde du sumô et c'est très dans l'esprit japonais. C'est difficile à comprendre. Mais c'est pour cela que le sumô a continué à être une partie de l'âme japonaise.On le dit à peine, mais la Major League of Sumo existe ici au Japon. Beaucoup de gars viennent de l'étranger. Il y a par exemple, les lutteurs amateurs ou les espoirs juniors Olympiques.
Ils viennent au Japon, et essayent de s'adapter au style de vie japonais. Il peuvent le faire car ils sont motivés.

JT : Quel message pouvez-vous donner aux enfants qui voudraient poursuivre une carrière de sumô ?

T : Tracez un cercle sur le sol et jouez au sumô. C'est facile. C'est le sport que leurs parents et grand-parents avaient l'habitude de regarder. Je veux que les enfants n'oublient pas cela.

traduction : webmaster du "Site Français du Sumô"

Le site français du sumo
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